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Arrêt technique : ça déménage à bord du Belem…

lundi, 18 février 2008 01:00
Une opération majeure
Il s'est agi en effet de changer quelques-unes des grosses plaques d'acier qui composent la coque du trois-mâts, à tribord avant à hauteur du poste d'équipage, à tribord arrière au niveau du salon du Commandant et, entre les deux, sous la salle des machines. Dit comme cela, on aurait tendance à conclure que le changement de quelques plaques de tôle effectué par une entreprise spécialisée ne doit pas vraiment constituer une opération majeure. Mais le Belem n'est pas une coquille vide, loin de là : une quantité impressionnante d'éléments plus ou moins lourds, massifs et encombrants doit être retirée pour dégager la partie interne de la coque. Dans ce cas précis, les banettes, les boiseries, les tuyauteries, les hublots, le matériel et l'établi de l'atelier du bosco, situés à tribord du poste d'équipage, ont dû être dévégrés (démontés) ;
idem pour les banquettes, les boiseries et les meubles du salon du commandant. Quant à la salle des machines, il s'est agi ni plus ni moins que de dégager la clairevoie qui la recouvre, puis démonter et soulever à l'aide de grues les deux moteurs de propulsion, ensuite morceler au marteau-piqueur une plaque en béton servant de lest pour accéder aux tôles tandis qu'un pompier armé d'une lance à incendie arrosait le local pour éviter qu'une étincelle des chalumeaux de dessoudage ne vienne enflammer les flaques d'huile de vidange qui subsistent forcément dans ce genre de lieu...
Bien entendu, à mesure que les plaques d'acier sont remplacées, il faut remettre en place tout ce qui a été retiré, profitant souvent de cette occasion pour renouveler, restaurer ou remplacer des éléments si cela s'avère souhaitable.
Tout ce travail peu visible pour les stagiaires ou les visiteurs du Belem à la saison nouvelle est pourtant vital pour le bateau comme pour ceux qui s'y trouvent. Naviguer avec une coque un tant soit peu fragilisée par de l'usure est non seulement impensable mais impossible. Avant, pendant et après, le Bureau Veritas est là qui prescrit, surveille, accompagne les travaux qu'il soumet à la plus stricte vérification avant d'autoriser le renouvellement du certificat de navigation du Belem.

Le rôle de l'équipage
Le bosco et la demi-douzaine d'hommes d'équipage qui entourent le commandant ont pris cette année une part majeure à tout le travail qui s'est fait à bord. Ils se sont chargés notamment des travaux préparatoires puis de finition des rénovations : ils ont ainsi démonté les lices qui courent le long du navire pour les remettre à un charpentier qui les restaure et les traite ; ce sont eux qui ensuite les remettent en place et appliquent les 10 à 12 couches de vernis (une par jour) qui protègent et embellissent le bois. Ils ont travaillé à la remise en état et à la peinture du puits qui abrite les chaînes des ancres. Ils ont remis à neuf toutes les frises de la partie avant du navire, démontées et stockées dans le grand roof. Ils ont piqueté puis traité tous les éléments en métal attaqués par la rouille. Grâce à eux, le parquet de la batterie, soigneusement reverni, brille comme un miroir. Enfin et surtout ils ont assurés la réfection des  amarrages plats des haubans du grand mât et du mât de misaine, un travail que l'on ne sait faire que sur bien peu de navires mais que l'équipage du Belem, sous la conduite des boscos Patrice Caherec puis Guy Le Vu, a su mener à bien cet hiver. Ce sont ainsi près de 20 hommes, équipage du Belem et ouvriers de St Nazaire Marine ou de ses entreprises sous-traitantes, qui sont chaque jour à bord pour mener à bien sous le contrôle de David Blouin, l'ingénieur de la Cie Maritime Nantaise, et de Fabrice Soulier, chef mécanicien du Belem, ce chantier aux multiples ramifications. Ils permettront ainsi au Belem de rester un digne représentant du patrimoine maritime français, dans sa tenue comme dans sa sécurité, lorsqu'il reprendra la mer avec notamment la formidable perspective du grand voyage aller-retour France- Québec.
 

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