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 Aidez-nous à restaurer
le petit roof si cosy
du Belem
La fondation recherche 60 000 € pour le sauver des eaux.
> Le petit salon.
Le petit salon du Belem, pièce qui sert aujourd’hui de salle à manger aux officiers, est très détérioré. Il est urgent de le restaurer en profondeur. Ses cloisons métalliques ont perdu leur étanchéité. Des infiltrations d’eau de mer et de pluie menacent la pérennité de la structure. Il faut refaire l’isolation, l’électricité et l’éclairage global de la pièce, reprendre les boiseries sur le modèle ancien, tout en intégrant les équipements nécessaires à la vie quotidienne des officiers. Le mobilier ancien doit également être protégé : un coffre-fort XVIIème de Nuremberg, muni d’un système complexe de serrurerie, des fauteuils XIXème installés au début des années 80. Une telle restauration nécessite l’intervention de différents corps de métiers, sous la supervision de David Blouin, superintendant à la Compagnie Maritime Nantaise et mandaté par la fondation pour effectuer l’entretien général du Belem. Et comme ces travaux concernent des parties historiques et classées du navire, ils bénéficieront de l’expertise du ministère de la culture, décentralisé en Pays de la Loire, qui délivrera une autorisation préalable de travaux et validera le choix des restaurateurs nécessairement agréés.
 Un petit boudoir pour dames pour faire le tour du monde.
C’est Arthur Ernest Guinness qui entreprend la construction du petit roof du Belem lors de son rachat en 1921. Son idée est de faire du trois-mâts, qu’il rebaptise « Fantôme II », un « Happy Yacht » extrêmement bien aménagé et équipé pour naviguer au long cours. Il entreprend même un fascinant tour du monde d’une année, entre 1923 et 1924, avec son épouse, Lady Clothilde Russel, leurs trois filles, Aileen, Maureen et Oonagh - surnommées les Golden Guinness Girls - et des invités. Le projet de la « bande d’amis » était de partir à la découverte des lieux les plus romantiques de la planète, en particulier les mers du sud. En 1921, Arthur Guinness réaménage le trois-mâts en perspective de cette épopée qui conduira le navire de Cowes à Cowes via Gibraltar, l’Atlantique, Panama, le Pacifique, la mer Jaune et la mer Rouge, le canal de Suez et la Méditerranée. Le roof principal est relié au fumoir et transformé en salle à manger : il s’agit du grand roof actuel. Un roof supplémentaire est construit comme boudoir pour les dames : il s’agit du petit roof actuel. Cette nouvelle structure s’arrêtait initialement au grand mât. Il faut attendre les années 50 et le rachat du navire par le Comte Vittorio Cini pour que le petit roof soit agrandi jusqu’au grand roof, intégrant le grand mât qui le traverse.
  MERCI
Grâce à vos nombreux dons, le Belem va reprendre la mer, orné de ses figures dorées.
Merci pour votre grande générosité. Vous avez été très nombreux à vous mobiliser pour financer la restauration des ornements en bois sculpté du Belem : frises ornées de rinceaux de part et d’autre d’un médaillon à la proue, poissons imaginaires mordant une corde ceinturant la poupe. La fondation a réuni les 30 000 € recherchés. La restauration a été lancée en mars 2019, en concertation avec le ministère de la culture, partie prenante dans cette restauration qui touche aux caractères historiques du monument. Le chantier est en cours auprès de deux restaurateurs : les Ateliers de La Chapelle pour la restauration des structures de bois et Julia Becker pour restituer une dorure sur la totalité du décor. Les tests d’échantillonnage effectués en mer été 2018 ont permis de déterminer la solution de dorure la plus résistante et la plus pérenne. La méthode de Julia Becker ? Elle applique une double couche de feuilles d’or sur une mixtion à l’huile, protégée par une couche finale de vernis. Les ornements, réparés et redorés, seront reposés à Nantes. A compter du 30 mai 2019, vous pourrez admirer splendeur et éclat retrouvés des figures restaurées.
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  Interview
Dominique Bienaimé, Restaurateur aux Ateliers de la Chapelle.
> Dominique Bienaimé et le sculpteur.
Avec Julia Becker nous partageons un même défi : redonner forme et éclat d’origine aux ornements en bois sculpté du Belem. Aux Ateliers de La Chapelle, nous intervenons sur la structure en quatre principales étapes. 1ère étape : Les bois douteux, altérés par l’usure du temps et de l’eau de mer, sont purgés afin d’assainir le support et préparer l’ajustage d’une pièce neuve en acajou. En effet, les ornements sont fixés par l’intérieur de la coque du navire au moyen de boulons et d’écrous. Ceux-ci provoquent une usure qui se concentre essentiellement autour de ces fixations où la matière a parfois totalement disparu. 2nde étape : Les greffes
sont fabriquées à partir d’essences de bois équivalentes puis soigneusement ajustées. 3ème étape : Après insertion des fixations neuves, les têtes de vis sont dissimulées sous une pièce d’acajou, appelée bouchon ou tapon, qui rend la fixation inox totalement invisible. 4ème étape : Les greffes sont reprises par le sculpteur qui redessine le décor et son volume, dictés par les éléments conservés et l’harmonie d’ensemble. Il procède ensuite par retrait de la matière, en utilisant des outils spécifiques (gouges, burins, fermoir et racloir). Notremétierestunmétiermanueletart”isanal qui n’a guère changé avec les siècles.
> Purge des bois douteux.
> Fabrication des greffes en acajou.
   















































































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