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Mobilisez-vous pour la coque
du Belem
Des travaux hors norme
C’est parti : l’appel à dons pour la restauration de la coque du Belem, programmée à l’hiver 2022-2023, est lancé depuis déjà six mois. Nous avons déjà récolté les premiers fruits : près de 60 000 € avec 580 dons. Un très grand merci pour cette première mobilisation. Mais il nous faut rapidement tripler cette somme, malheureusement encore très insuffisante. L’objectif, d’ici la fin de l’année, est fixé à 180 000 €, sachant que la facture finale dépassera les 400 000 €. Heureusement, nous allons pouvoir répartir la dépense sur deux années. C’est la raison, pour laquelle il nous faut provisionner la première partie des travaux dès à
présent. La facture finale sera très onéreuse, certes, mais cette restauration en vaut vraiment la peine : elle conditionne la navigation du Belem. Rappelons que la coque du Belem s’érode avec le temps et qu’il est temps d’en refaire la partie située sous la cale machine. Il ne s’agit pas d’une mauvaise surprise, juste l’érosion naturelle due au temps. La solidité de la coque du Belem est surveillée de près par Bureau Veritas. Cette société de classification garantit la fiabilité du navire à la mer et tire aujourd’hui la sonnette d’alarme pour l’hivernage prochain.
Un chantier en 4 étapes
La mise en sécurité du
navire en cale sèche
Une opération toujours délicate. Le Belem reposera sur ses tins (cales en bois). Le trois-mâts n’étant pas construit pour rester hors de l’eau, la période de cale sèche doit être réduite au maximum. Pourtant, il s’agira de l’une des cales sèches les plus longues qu’aura connu le Belem. Le navire doit se délester afin que sa structure ne se déforme pas. Il faut donc réduire au maximum le poids supporté par la coque en déposant, notamment, les ancres et chaînes et ainsi alléger le navire de 7 tonnes ! Les vergues seront également retirées afin de réduire au maximum l’impact du vent sur l’immobilité du Belem.
La préparation
du navire
Avant de débuter les travaux, il est nécessaire de démonter l’ensemble des éléments, meubles, structure légère permettant un meilleur accès à la coque. La cale machine où aura lieu l’essentiel des travaux sera complètement vidée : les moteurs et groupes électrogènes seront retirés. Ce chantier sera l’occasion de réaliser en parallèle une révision poussée des moteurs et pompes, rationaliser la tuyauterie et réorganiser la distribution électrique.
La consolidation
de la coque
Cette opération ultra-minutieuse se déroulera par étapes successives afin de vérifier au fur et à mesure la résistance du navire. Imaginez- vous 4,5 tonnes d’acier à injecter... ce n’est pas aussi simple qu’une injection de botox !
4 La fin de chantier
L’étape certainement la plus longue puisqu’il faudra tout remonter à bord en optimisant l’agencement, s’assurer que tout fonctionne avant de pouvoir reprendre la mer pour de très longues années...
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Interview
Samuel Dubois,
Président de SCAD ENGINEERING
Le Belem passe au scan ! L’objectif est de comprendre comment sa coque a été fabriquée et de connaître les différentes réparations opérées au fil du temps. Le scan - un angle de vue 3D intelligent - révélera les parties à réparer mais surtout dessinera
les chemins d’accès aux zones fragilisées. Pour gagner du temps et de l’argent. Le bureau d’ingénierie 3D que je dirige, est spécialiste du rétro-engineering. Notre outil permet de scanner l’existant, ce qui reste visible aujourd’hui, notre héritage. Réaliser un relevé manuel d’un site industriel ou monument historique est un travail laborieux, imprécis et souvent inaccessible. Le scan - une boîte bleue montée sur pieds - se contente de relever des nuages de millions de points qui s’assemblent numériquement pour reconstituer les plans perdus ou n’ayant jamais existés d’un bâtiment. De plus en plus de sites patrimoniaux utilisent cette technologie extrêmement puissante. D’ailleurs, avant son incendie, Notre-Dame de Paris a heureusement été scannée, ce qui a facilité sa restauration.
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