Le projet
La hune de misaine, plateforme en chêne située à l'extrémité du bas-mât, est en très mauvais état. Son usure avancée est naturelle mais également mécanique, due au frottement des câbles et cordages. Des morceaux de bois en décomposition se désagrègent et menacent de tomber sur le pont. Cette pièce est pourtant essentielle à l’équilibre du gréement. Elle permet de rider (tendre) les haubans et de les écarter du mât. Elle sert également de station aux gabiers pour exécuter des travaux dans la mâture et déposer du matériel. Cela devient dangereux de prendre appui sur cette plateforme fragilisée, un danger qui s’ajoute à la dangerosité du travail en lévitation dans le gréement. Il est urgent de la restaurer pour garantir la bonne tension du gréement et la sécurité des marins. Pour cela, deux méthodes sont envisagées : la réparation des morceaux en décomposition, ou bien le réfection complète du plateau. La décision sera prise lors du diagnostic réalisé au moment de sa dépose.
L'oeil des experts - Jean-Baptiste Leost et Yann Morvan, les « maîtres » du Belem (photo de l'article)
« Ce chantier se situe à la croisée de nos deux savoir-faire : celui du maître d’équipage – le spécialiste du gréement, et celui du maître charpentier - le spécialiste du bois. Nous interviendrons donc à deux et devrons être assistés d’une main-d’œuvre abondante sur une période relativement longue de plusieurs semaines. L’équipage sera sollicité plus qu’à l’accoutumé en période d’hivernage. Le coût élevé de ce chantier recouvre essentiellement des frais de main-d’œuvre supplémentaire. Première étape : la dépose des vergues de misaine et le démâtage du mât supérieur, assisté d’une grue. Seconde étape : le diagnostic de l’état de la hune, le choix de la technique (réparation ou re-fabrication complète) et la préparation du gabarit. Troisième étape : la recherche de la pièce en chêne et la réparation elle-même. Quatrième étape : repose et re-matage, avant de regréer. »