Interview d'Herveline Delhumeau, administratrice de la fondation Belem, représentant le Ministère de la Culture

Quel est le rôle du Ministère de la Culture au sein de la fondation Belem ?
Le ministère chargé de la culture est représenté au sein du conseil d'administration de la Fondation Belem du fait du classement au titre des monuments historiques de ce bateau, considéré comme un bien patrimonial particulièrement précieux, voire unique dans le cas présent.
 

Qu'est-ce qu'un monument historique ?
Un « monument historique » est un immeuble ou un objet mobilier qui reçoit un statut juridique destiné à le protéger du fait de son intérêt historique, artistique, architectural mais aussi scientifique ou technique. Ce statut particulier témoigne d'une reconnaissance par la nation de cette valeur patrimoniale. Ceci implique une responsabilité partagée entre l'État et les propriétaires en ce qui concerne la conservation et la transmission aux générations futures du bien ainsi distingué.


Quand et comment le Belem a-t-il été classé ?
Le Belem a été protégé au titre des monuments historiques, en tant qu'objet (même si c'est un très gros objet habitable !), le 27 février 1984, après son retour en France depuis l'Italie, et après les 4 années passées au pied de la Tour Eiffel à Paris où des milliers de visiteurs ont pu assister aux premières restaurations qui lui ont permis ensuite de recommencer à naviguer.



Quels sont les avantages de cette protection ?
Au cours de ces dernières années, le régime législatif et réglementaire des monuments historiques a connu d'importantes évolutions. Cette protection juridique ouvre la possibilité à leur propriétaire de bénéficier d'un accompagnement scientifique et technique et favorise l'obtention d'aides financières de la part du ministère chargé de la Culture, ainsi que des collectivités territoriales. Ces avantages sont toutefois assortis d'obligations par exemple les objets classés sont inaliénables et tout déplacement hors du pays (donc hors des eaux territoriales en ce qui concerne les bateaux) doit faire l'objet d'un accord préalable.
Quels financements publics cela permet-il d'obtenir ?
Des aides de l'État peuvent être accordées pour des travaux de restauration d'un objet mobilier classé, mais ils doivent être réalisés en accord avec les services déconcentrés du ministère chargé de la Culture (DRAC, services régionaux des monuments historiques) ; ces aides peuvent atteindre 50 % du montant des travaux, mais elles sont aussi déterminées au regard des caractéristiques particulières de l'objet, de son état, de la nature des travaux envisagés, et aussi du projet de mise en valeur et de présentation au public de cet objet. La maîtrise d'ouvrage est la plupart du temps réalisée par l'État mais les bateaux sont des cas particuliers, car ils relèvent du « patrimoine en mouvement » : dans leur cas, les travaux sont le plus souvent réalisés par les propriétaires qui reçoivent, sous forme de subvention, la participation de l'État, sous réserve d'une validation préalable et d'un contrôle a posteriori par ses services des travaux effectués.


Quels sont les autres bateaux classés en France ?
La France compte plus de 130 bateaux protégés au titre des monuments historiques (classés ou inscrits). Sur cette flotte remarquable, plus d'une centaine de bateaux sont aptes à la navigation, ce qui est l'un des garants majeurs de leur pérennisation mais aussi de leur mise en valeur. Seuls 13 bateaux sont antérieurs à 1900 : le Belem, construit à Nantes et lancé le 16 juin 1896 est indéniablement l'un des plus anciens, l'un des rares à avoir une coque en acier (ils ne sont que 24) et surtout l'un des plus grands bateaux de la « collection » inestimable des bateaux français ainsi distingués par la Nation.
 

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