Dimanche 29 juin, 10h, le Belem largue les amarres du port de Caen, de nombreux voiliers sont présents pour le millénaire de la ville. Nous parcourons les 7 milles nautiques qui nous séparent de La Manche en 3h, les spectateurs sont présents sur le bord du canal. Les stagiaires sont réunis pour participer à la ronde des cabillots, les matelots gabiers leur apprennent les gestes et le vocabulaire de base utilisé à bord du trois-mâts barque. Le pont de Pégasus est franchi à 12h15 et le Belem s’amarre dans le sas à 12h50. À 14h, nous quittons le chenal de Caen/Ouistreham en direction de l’ouest, nous passons au sud du champ éolien en travaux bord à bord avec les voiliers Biche et Etoile Molène. Les voiles sont établis en milieu d’après-midi afin de profiter d’un léger vent de nord. À 16h, l’alarme retentie, le second capitaine réunit tous les stagiaires sur le sparedeck pour un exercice d’abandon du navire, chacun enfile une brassière et repère son radeau. Le Belem longe les plages normandes jusqu’à 21h30, ou les moteurs sont démarrés, les voiles carguées, et le cap est mit plein nord, en route vers nos voisins anglais. Nous naviguons toute la nuit au moteur, le vent est nul, les stagiaires participent à leurs premiers quarts de nuit, et alternent aux différents postes, la barre, la veille et la dispo. Une brume à couper au couteau nous accompagne de 04h à 08h, les signaux de brume sont activés afin d’éviter toute collision.
Lundi 30 juin, l’île de Wight apparaît dès les premières lueurs du soleil, et nous passons les Needles à 10h, le ciel est bleu, le vent toujours très faible et le courant nous pousse, heureusement, vers l’est, l’objectif est de sortir du Solent avant la renverse du courant. Le trafic au nord de l’île de Wight est dense et le décor magnifique, nous passons, entre autre, proche de Cowes, du No Man’s land fort, et de Nab Tower qui annonce la fin du tour de l’île de Wight. Le vent est toujours faible 2-3 Bf du Nord-Est. À partir de 14h30, nous commençons mettre les voiles, les moteurs sont stoppés et à 17h, le Belem navigue toutes voiles dehors, au sud de Wight. La météo est bonne, nous profitons de ce moment pour mettre le Manta (l’annexe du Belem) à l’eau, et emmener les stagiaires faire un tour autour du bateau. 20h, les quarts de nuit commencent, pas de vent prévu cette nuit, le Belem sera donc bercé par le courant toute la nuit durant.
Mardi 01 juillet, nous sommes toujours à quelques milles nautiques au sud de l’île de Wight. Le vent s’est légèrement levé et la mer est belle. Après le poste de propreté quotidien, les stagiaires apprentis gabiers montent dans le grand mât, sous les conseils et la surveillance des matelots gabiers, certains auront aussi la chance de visiter la salle des machines avec le chef mécanicien. Les deux services de repas s’enchaînent, puis le commandant donne une conférence sur l’histoire des grands voiliers dont fait partie le Belem. Le navire navigue toujours presque toute voile dehors dans le sud de l’île de Wight, a 17h, le cap est mis sur Le Havre, une petite centaine de mille nautique nous sépare de notre objectif, les deux phares carrés sont brassés en pointe tribord amure. Le vent souffle de l’ouest pour 3-4 Bf, la mer est peu agitée. À 18h, la cloche sonne, c’est l’heure du pot de l’amitié sur le sparedeck, préparé par le chef cuisinier. Le vent étant très instable, beaucoup de manœuvres de voile sont effectué pendant les quarts de nuit. Nous traversons aussi cette nuit-là, le rail descendant puis montant de la Manche, le trafic est donc élevé.
Mercredi 02 juillet, le manque de vent et le fort courant de la Manche nous obligent à carguer et halez bas toutes les voiles à quelques milles nautiques du Havre, le ciel est couvert et quelques grains rincent le pont du navire. Le Belem arrive à l’entrée du chenal à 14h, d’autres grands navires à voiles sont présent. L’écluse de la Quinette est franchie à 14h50 et le Belem s’amarre à quai à 16h au Havre, point de départ des Tall Ships Races.
Votre commandant Mathieu Combot