Pour cette première nuit à bord, le Belem s’est enveloppé dans une brume fraîche et silencieuse. Les jeunes embarqués ont découvert l’un des rites incontournables de la vie en mer : les quarts de nuit.
Les plus chanceux ont profité du quart de 20h à minuit, bercés par un magnifique coucher de soleil, avant de réveiller leurs camarades pour le redouté quart de minuit à 4h, surnommé « le Cerak ». Une veille intense dans l’humidité nocturne, où la vigilance est de rigueur.
À la poupe, certains ont barré le navire, tandis que d’autres, à la proue, veillaient à ce qu’aucun obstacle ne se dresse sur la route du Belem. Le lieutenant de navigation en a profité pour initier les volontaires à la lecture de la carte marine. Entre parcs éoliens et navires marchands, le plan d’eau exigeait une attention constante.
Le dernier quart, de 4h à 8h, s’est déroulé dans une brume persistante. Pas de beau lever de soleil ce matin-là, juste quelques silhouettes à l’horizon. Le roulis du bateau a secoué certains estomacs, mais la bonne humeur est restée intacte.
Au réveil, l’ensemble de l’équipage s’est réuni dans le grand roof pour le briefing de navigation quotidien. Objectif du jour : franchir la ligne de départ entre 13h et 15h, voiles hissées. En attendant, le Belem avança au moteur tandis que les jeunes effectuèrent les traditionnels « postes de propretés » : cuivres, ponts, sanitaires… le trois-mâts fut bichonné avec soin.
En fin de matinée, la brume se leva peu à peu, laissant apparaître les voiliers concurrents à l’horizon. L’ambiance change à bord, la ligne de départ approche. Un groupe monte sur le pont pour brasser les voiles, pendant que l’autre passe rapidement à table. Vers 13h, les moteurs s’arrêtent, les voiles se gonflent. Le Belem franchit fièrement la ligne de départ à 14h22, en tête de sa classe. La 2e étape des Tall Ships Races 2025 est lancée !
À bord, l’excitation est palpable. Les conditions sont parfaites. L’équipage professionnel discute stratégie, les jeunes sont mobilisés à chaque manœuvre. Sur les ponts, les ordres fusent, les encouragements aussi. Et si le Belem atteignait l’Écosse dans les premiers ? Une chose est sûre : les apprentis matelots donnent corps et âmes pour y arriver.