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Un été sur le Belem

mardi, 20 septembre 2011 11:06

Cet été 2011 fut pour le Belem placé sous le signe de la Méditerranée, avec laquelle le Belem a rendez-vous tous les 2 ans. Les puristes disent que cette mer convient mal aux gréements carrés ; mais la réalité nous enseigne que l'on peut y faire de sacrément belles navigations.

Après avoir appareillé de Royan le 15 juillet, le Belem a pris la route du sud avec quelques difficultés car la météo de juillet, si capricieuse, avait logé une belle dépression au large des côtes de la Charente ce qui valut aux 28 stagiaires du stage 15 une entrée en matière un peu chahutée. Le calme revenu, l'approche des côtes de la Galice permit quelques jolies heures de navigation dans des paysages magnifiques. A Vigo, première escale de ce « tour d'Espagne » la relève des seconds a vu Gabriel Lelant St Cast remplacer Aymeric Gibet qui a quitté, cette fois-ci pour de bon ? (lire l'article de janvier 2011),  le Belem pour embrasser une nouvelle aventure professionnelle loin de la voile carrée. Cap au sud Après Vigo le Belem a piqué plein sud le long des côtes du Portugal poussé par l'Alysée portugais bien établi : un régal pour le trois-mâts qui, quelques jours plus tard, a retrouvé Tanger. Jean Claude Leillard, fidèle ami du Belem et ambassadeur de sa cause au Maroc, avait préparé un bel accueil pour les stagiaires qui enchainaient Vigo - Tanger - Mahon et pour l'équipage : une passionnante visite guidée de la vieille ville de Tanger et de ses alentours. La veille, soir de l'accostage du navire dans le port de Tanger Ville (à ne pas confondre avec l'immense complexe de Tanger Med),  l'Ambassadeur de France auprès du Royaume du Maroc, Bruno Joubert, grand amateur de voile et de patrimoine, avait rendu une visite enthousiaste au Belem ce qui, on s'en doute, fit particulièrement plaisir au commandant, Yann Cariou, et à son équipage. Mais où est passé le vent ? Le 29 juillet le Belem appareillait de Tanger à destination de Mahon sur l'île de Minorque. La navigation en mer d'Alboran ne réserva aucune bonne surprise : « chaleur étouffante, vent nul » selon les termes du commandant. Le petit groupe de stagiaires embarqué dut prendre son mal en patience et s'accrocher aux ateliers organisés par l'équipage et à la perspective de quelques jolis mouillages : Formentera en premier, transformé au grand désespoir de Lionnel, notre chef cuisinier, en « parking à bateaux de croisière », puis Fornels (Majorque) et Pollença (Minorque) avant d'achever ce grand tour des Baléares à Mahon, dont le site magnifique a enchanté stagiaires et équipage. L'escale n'avait pas été choisie au hasard par le fin connaisseur de l'histoire de la marine qu'est Yann Cariou, et qui au fond de lui-même a sans doute voulu saluer ou savourer l'une des rares victoires françaises en méditerranée, celle que le lieutenant Général des forces navales, La Galissonière, a remporté en 1756 sur les forces anglaises à Port Mahon, jusque là lieu stratégique de repli des escadres britanniques en méditerranée. Le chemin de Port-Vendres était semé d'embuches Dès lors il ne restait plus qu'à rejoindre enfin la côte Française : la navigation se présentait bien avec un bon vent de sud ouest enfin annoncé et qui a permis au trois-mâts de prendre de l'avance et de se retrouver, le dimanche 7 août, au sud de Toulon, c'est-à-dire bien au-delà de Port-Vendres, destination du stage. Cette journée du 7 août a été marquée par un évènement heureusement très rare à bord du Belem, l'hélitreuillage sur prescription de l'hôpital Purpan à Toulouse, d'un stagiaire qui avait été victime d'une crise d'épilepsie. Une manœuvre particulièrement délicate puisqu'il s'agissait de stabiliser la vitesse du zodiac du bord par rapport à celle du Dauphin de la Marine Nationale : manœuvre spectaculaire parfaitement réussie par Gabriel Lelant St Cast, pour le plus grand bien du stagiaire qui ne passa par la suite que quelques heures en observation à l'hôpital Font Pré de Toulon avant de rejoindre sa famille... mais pas le Belem qui s'était évanoui au large. Mais ceci n'était pas pour autant le terme des péripéties qui ont marqué  ce stage pourtant si bien commencé : ayant quitté son mouillage à Rosas, au petit matin du lundi 9 août, le trois-mâts s'est trouvé confronté à une dégradation sensible des conditions météo avec un vent de force 8/9 qui a conduit le commandant Cariou à décider de revenir à son mouillage de Rosas  pour éviter les risques et l'inconfort d'une navigation dans de telles conditions. Bien heureusement les stagiaires ont pu être débarqués à Rosas, rejoindre par bus Port-Vendres et poursuivre, pour la plupart sans trop de décalage, leur voyage de retour. Le Belem quant a lui pu faire route dès le lendemain matin et s'amarrer à Port-Vendres en fin de matinée pour honorer la journée de visites publiques du jeudi 11 août, qui a rencontré un magnifique succès et participer aux festivités organisées par la mairie en son honneur. Entre Corse et continent, sous le soleil exactement... De retour sur les côtes françaises, la suite du programme comportait plusieurs stages et navigations privatisées entre Corse et continent. Tous ou presque ont affiché complet. Nul doute que le soleil omniprésent et la beauté des paysages, notamment tout autour de la Corse, ont assuré le succès de ces embarquements même si le vent n'a cessé de jouer à cache-cache évitant ainsi au  Belem, heureuse contrepartie, d'avoir à lutter contre le mistral plutôt discret cette année. En un mot tout aurait été parfait en cette deuxième partie d'été, sous ce beau soleil, si la salle des machines n'avait pas ‘pourri'  la vie du chef machine, Yves Broudic, et du service technique de la Cie Maritime Nantaise, en enchainant des dysfonctionnements sur les moteurs puis les groupes électrogènes. Il fallut même à Bastia embarquer sur le pont du Belem un groupe  de secours de telle façon que la sécurité du navire et de ses passagers soit toujours assurée. Tout est finalement rentré dans l'ordre à l'issue de l'escale de Nice, le 26 août. Le chef  machine pouvait débarquer, et quelques jours après lui Yann Cariou : ils avaient, avec l'équipage, fait en sorte que le programme ne soit à aucun moment remis en cause. Visites publiques et dernier stage Cette narration de la tournée méditerranéenne ne serait pas complète si l'on n'évoquait pas les escales et les visites publiques du navire en septembre, notamment à Nice, à l'invitation du Conseil général des Alpes Maritimes et à Marseille dans le cadre de Septembre en mer : en tout, plus de 5 000 visiteurs, une belle mise en valeur dans la presse  et de somptueux amarrages dans les vieux ports de ces deux villes. Des souvenirs dont « l'actualité en images » rend compte. Et maintenant le retour Le Belem vient de quitter Marseille sous le commandement de Jean-Alain Morzadec, heureux de prendre en charge un beau stage jusqu'à Lisbonne et de franchir à nouveau le détroit de Gibraltar avec peut-être un bon vent d'est dans les voiles : il ne manquera pas de rappeler à cette occasion, comme il le fait à chaque fois, les arcanes de la stratégie novatrice de Nelson qui vint à bout d'une force navale franco espagnole plus nombreuse dans ce lieu si tristement nommé « Trafalgar ». Au fond de lui même, ce marin breton doit sans doute penser que le Belem toutes voiles dehors, devant le rocher de Gibraltar, les venge tous par la beauté de son allure !

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