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Journal de bord #9 - Tanger > Lisbonne du 16 au 21 mai 2025

lundi, 26 mai 2025 10:29
Vendredi 16 mai, les procédures administratives et la présentation de l’équipage effectuées, le Belem quitte la nouvelle marina de Tanger à 11h sous le soleil en direction de Lisbonne. Le vent souffle légèrement du nord-ouest, le Belem met le cap plein ouest, longe le littoral maghrébin pendant que l’équipage apprend aux 46 stagiaires le vocabulaire et les gestes utiles à bord lors de la fameuse ronde des cabillots. Dès le début d’après-midi, les voiles sont établies et les moteurs stoppés. Le navire navigue toutes voiles dehors, au milieu des navires de commerce très présent, proche du détroit de Gibraltar. 21h30, le premier virement lof pour lof est effectué. Nous naviguons toute la nuit cap à l’ouest avec un léger vent de nord, les stagiaires font leurs premiers quarts de nuit, 20h-00h pour les premiers, 00h-04h (le fameux zérac), puis 04h-08h pour les derniers, heureusement la mer est belle et la température agréable.
 
Samedi 17 mai, dès 08h, tout le monde s’active au poste de propreté, les cuivres, les carreaux, les sanitaires, le pont, tout y passe, un tel navire demande beaucoup d’entretien. Le vent a tourné plein est pour 3 Beaufort, le Belem navigue avec ses 2 phares carrés et ses voiles d’étai vent arrière en direction du Cap Sagrès. Les conditions sont parfaites pour monter au mat. Les stagiaires, apprentis gabiers, grimpent, sous la surveillance des matelots gabiers, à la première vergue le matin puis à la plus haute vergue du grand mât l’après-midi, soit à 35 mètres de hauteur. Le vent molli au fur et à mesure de la journée pour devenir nul en milieu d’après-midi, l’ensemble des voiles sont donc carguées, et les moteurs démarrés. Le Belem navigue cette nuit-là sous un ciel étoilé, bercé par une légère houle d’ouest, les quarts sont facultatifs pour les stagiaires, mais beaucoup viennent profiter de ce moment hors du temps.
 
Dimanche 18 mai, le vent souffle légèrement de secteur ouest, le Belem navigue en direction de la magnifique baie de Lagos. Les voiles sont hissées dans la matinée, et les moteurs stoppés. Alors que le Belem navigue toutes voiles dehors à quelques mètres de la ponta da Pedade en direction de Albufeira où un mouillage est prévu pour la nuit, les stagiaires embarquent à bord du Manta, l’annexe du Belem, afin d’immortaliser ce moment magique, vu de l’extérieur. 18h, nous approchons Albufeira à la voile, une séquence de réduction de voilure millimétrée est lancé afin d’arriver à la bonne position et à la bonne vitesse pour mettre l’ancre sans utiliser les moteurs, manœuvre réussie grâce à l’expérience incontestée du commandant. La soirée est paisible, certains vont à terre se dégourdir les jambes, d’autres profitent du calme qui règne à bord.
 
Lundi 19 mai, après un réveil en douceur, le guindeau est lancé et l’ancre est à poste à 08h30, Belem file vers le DST (dispositif de séparation du trafic) du Cap Saint-Vincent, le vent souffle du nord-ouest pour 3 beaufort, ce qui permet d’établir seulement le 1er étage de voile d’étai. Après le briefing du commandant, quelques stagiaires tentent de faire des relevés astronomiques, l’objectif est de trouver l’angle entre l’horizon et le soleil grâce au sextant afin de calculer « la méridienne ».
En début d’après-midi, alors que le navire entre dans le rail du cap St-Vincent, le commandant réalise une conférence dans le grand roof sur l’histoire des grands voiliers, dont le Belem fait partie. Le bosco donne ensuite un cours de matelotage, nœuds, épissures et réalisation de choucanes, il connaît cet art sur le bout des doigts puisque sur Belem, tout est réalisé à la main et à bord. Le vent est toujours contraire, NNW pour 4 Beaufort, la mer se lève, le Belem fait route plein nord au moteur toute la nuit.
 
Mardi 20 mai, le Belem passe le cap Espichel au petit matin, le vent souffle toujours de secteur nord, pour 4 Beaufort. Après le poste de propreté quotidien et le briefing du commandant, les voiles sont établies, trois étages de voile d’étai, basses voiles, fixes, volants, perroquets et cacatois propulsent le navire à plus de 6 nœuds en direction de l’est. En début d’après-midi, le vent monte à 6 Beaufort, les perroquets et cacatois sont cargués, puis un virement lof pour lof est envoyé. Le Belem remonte comme il peut au vent. En fin de journée, protégé par la côte dans la baie de Setubal, le vent se calme. Un dernier virement de bord lof pour lof est réalisé vers 21h30, alors que les quarts de nuit ont commencé, le navire fera route à la voile, vers l’ouest à faible vitesse toute la nuit.
 
Mercredi 21 mai, il est temps de rejoindre le port de Lisbonne, les voiles sont carguées par l’ensemble de l’équipage et serrées par les gabiers, les moteurs sont lancés. Le Belem entre dans le chenal de Lisbonne à 14h et remonte le Tage à contre-courant, ce qui laisse le temps d’observer, entre autres, la tour de Bélem. Les amarres sont lancées à terre à 16h, quelques petites formalités administratives nous attendent, mais après une courte attente, les stagiaires sont libres d’aller découvrir Lisbonne.
 
Votre commandant Aymeric Gibet 

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