Nous appareillerons dans l’après-midi ce vendredi 20 juin 2025. L’équipage s’active en cette matinée dont le ciel et la température annoncent un jour de canicule, pour préparer le navire à chenaler sur la Loire et rejoindre l’océan. La chaleur est bel et bien au rendez-vous. Nous mettons à profit le temps de chenalage pour former nos stagiaires aux manœuvres du gréement et à bien réagir en cas d’abandon du navire avec la traditionnelle instruction abandon. Nous débarquons le pilote alors qu’une légère brise se fait sentir tandis que nous débouchons sur l’embouchure de la Loire. Nous établissons les voiles d’étai ainsi que toutes nos voiles carrées avant la tombée de la nuit afin d’en profiter. Cette première nuit sous voiles sera sous le signe d’un vent très calme, et instable en direction.
Belle-île apparaît le lendemain matin, nous présentant sa côte sauvage. Belem glisse doucement à 2-3 nœuds devant ce spectacle. Le temps est radieux, et nous souffrons moins du chaud en mer. L’après-midi sera mis à profit pour s’entraîner à la lutte contre l’incendie, avec une simulation d’un incendie en cale centrale. L’exercice se sera très bien déroulé, l’équipage ayant agi très professionnellement. Le vent refuse ensuite, nous contraignant à faire une route Nord-Est. Nous démarrons les moteurs au phare des Birvideaux pour reprendre une route vers l’ouest afin de pouvoir se présenter devant le Raz de Sein au bon moment de la marée le lendemain matin. Le temps toujours radieux, vent léger de Sud-ouest, nous établissons toute la toile et débrayons les moteurs au Sud du Raz afin de s’offrir le plaisir de le passer à la voile. Le courant portant au Nord pour 3 à 4 nœuds nous réduira fortement le vent apparent, ce qui nous obligea à grandement anticiper ce passage délicat qui se fît dans des conditions météos estivales alors que nous laissons le phare de la vieille défiler sur Tribord. Prochaine étape de la journée : embrayer avec le délicat passage du Four, entre Ouessant et la côte. Nous parviendrons à passer les Béniguets et Molène tout juste avant que les courants ne s’inversent. Nous voilà en Bretagne-Nord. Le soleil se lève sur L’île de Batz le lendemain sous un temps humide et couvert. Belem glisse sous cette brise légère, tout dessus. Le soleil réapparaît alors que nous passons la côte de granit rose en laissant les septs-îles sur Bâbord dans l’après-midi. Cette partie de la côte est magnifique.
Le lendemain, nous mouillons sur la côte Est de l’île de Bréhat, un mouillage paradisiaque. Nous y débarquons nos stagiaires pour qu’ils puissent se dégourdir les jambes sur cette île merveilleuse de granit rose. Ils y passèrent l’après-midi et reviendront à bord ravi. Après une nuit au mouillage qui permis à nos stagiaires de récupérer des quarts tournants, nous adoptons un cap au Nord-Est au moteur, faute de vent. Nous passons entre Jersey et Guernesey en milieu de journée avant de se présenter pour passer le Raz Blanchard à la bonne marée. Le vent faible et les orages au Sud nous contraindront à terminer aux moteurs la dernière nuit de navigation autour de la pointe du Cotentin pour nous présenter au chenalage le lendemain en fin de matinée devant Ouistreham. Nous embarquons le pilote, et nous amarrons dans l’écluse en compagnie d’autres vieux gréements tels que le Biche et le Pascual Flores pour le millénaire de la ville de Caen. La porte amont ouverte, nous embraquons le chenal du canal de Caen à la mer et passons quelques ponts marqués par l’histoire. Enfin, nous nous amarrons Quai Gaston Lamy juste devant le Morgenster, et faisons nos adieux à nos stagiaires qui nous aurons gratifié d’une excellente ambiance tout au long de ce stage.
Votre commandant Mathieu Combot