Mardi 22 juillet. Le port d’Aberdeen est encore plein de grands voiliers, alors que certains ont déjà appareillé pour rejoindre la parade longeant la côte au nord. Vient notre tour : nous larguons tout à la suite du SHABAB OMAN 2, grand trois-mâts carré omanais, et chenalons vers la sortie du port. L’image rare d’un horizon fleuri de grands phares carrés nous attend à l’extérieur. Nous paradons en leur compagnie, avant de mettre le cap au nord-ouest avec l’objectif d’aller mouiller aux îles Orcades le lendemain. Le temps est couvert, et le vent faible.
Mercredi 23 juillet. Les Orcades apparaissent à travers une brume légère en ce début de journée. Nous passons entre l’île de Shapinsay et la pointe de Work de l’île principale, le plan d’eau se rouvre ensuite. Nous mettons de la barre à gauche puis débrayons les moteurs pour finir sur l’erre devant les digues du port de Kirkwall. La consigne est donnée de mouiller 2 maillons tribord. Une fois le navire ayant fait tête, nous débordons notre semi-rigide et débarquons nos stagiaires souhaitant explorer ces contrées éloignées. Nous leur donnons rendez-vous en début de soirée pour reprendre la mer : la Norvège et ses fjords nous attendent. Sitôt quitté l’archipel, nous établissons toutes nos voiles carrées et la plupart des voiles d’étai pour profiter du vent portant. Nous stoppons les moteurs et faisons route au grand largue.
Jeudi 24 juillet. La nuit du 23 au 24 juillet est nuageuse. Une petite brise nous emmène à 3 nœuds vers l’est. Nous effectuons des bords de largue, le navire étant plus efficace à ces allures. L’après-midi, nous proposons à nos stagiaires de prendre un peu de hauteur avec des ascensions mâtures. Une première ascension sur la basse vergue de grand-voile leur permet de se familiariser avec l’altitude, avant de les envoyer un peu plus tard tout en haut du grand mât, sur la vergue du grand cacatois. Nombre d’étoiles furent ramenées sur le pont à travers leurs yeux, des suites de cette ascension. Pour parfaire cette journée d’activités, notre chef mécanicien fit visiter sa machine à nos navigants en fin d’après-midi. La file d’attente devant la claire-voie machine témoigne alors de leur vif intérêt pour la dimension technique du navire.
Vendredi 25 juillet. Le vent est faible ce vendredi. Nous sommes encalminés au milieu de la mer du Nord. Nous décidons donc de tout carguer et de démarrer nos moteurs pour nous rapprocher des côtes norvégiennes, où nos fichiers météo nous promettent davantage de vent. Nous proposons à nos stagiaires un exposé sur l’histoire du Belem, et des visites du salon Commandant avec toutes les anecdotes qui accompagnent les divers objets présents. Sans voiles, cette nuit le quart sera facultatif pour nos stagiaires. Ils furent néanmoins nombreux-ses à s’inscrire et furent récompensés par un ciel timidement étoilé qui nous permit tout de même de leur partager des techniques de positionnement au sextant et quelques noms de constellations et d’étoiles.
Samedi 26 juillet. Nous stoppons les moteurs en milieu de matinée après avoir établi toute la voilure. Les côtes norvégiennes apparaissent, nous mettons le cap sur l’entrée du fjord de Flekkefjord, l’idée étant de faire le tour de l’île Hidra. Nous pénétrons dans le fjord vers 14h30. C’est réellement magnifique. Seulement 300 mètres séparent les deux rives, parées de montagnes arborées. Nous naviguons dans ce décor incroyable à la voile, aux huniers, car nous avons la chance d’avoir un vent de nord-ouest qui rentre bien. Le moment est magique. Et il dure toute l’après-midi. Plus tard, nous finissons par apercevoir la sortie où un vent frais (presque 30 nœuds établis) nous attend. Nous prenons alors le large, et réglons le navire pour naviguer au sud, avec l’idée d’effectuer un virement lof pour lof en pleine nuit pour se présenter le lendemain matin devant les îles du sud de Kristiansand.
Dimanche 27 juillet. Le ciel étoilé ne dure que 2h en ces latitudes. Les couleurs du coucher restent jusqu’à 1h du matin, et les couleurs du lever apparaissent vers 3h du matin. Cette nuit nous laissera le temps – en plus du virement lof pour lof – de partager une nouvelle fois la navigation astronomique avec nos stagiaires présents sur ce créneau, et de leur faire pratiquer le sextant. Le soleil levé, nous parvenons devant les îles fermant la baie de Kristiansand. Nous nous y engouffrons en réduisant l’allure, et profitons d’un paysage typique et très naturel, parsemé de petites cabanes de vacances en bois. L’endroit est très beau. C’est dans ce décor que finit par apparaître le port un peu plus industriel de Kristiansand. Nous évitons par tribord avant de nous amarrer sur un quai de l’île d’Odderøya. C’est la fin du stage. Nous saluons une dernière fois nos stagiaires avant de les quitter.
Votre commandant Mathieu Combot