Cet été, le Belem a pris part aux deux premières étapes de la Tall Ships Races 2025. Depuis Le Havre, il a mis le cap au nord vers Dunkerque, avant de traverser la mer du Nord pour rejoindre Aberdeen, en Écosse. Une aventure internationale rythmée par les rassemblements de grands voiliers, les manœuvres au large, et l’enthousiasme du public à chaque escale.
A la suite de cette phase de course, le trois-mâts navire a poursuivi sa route vers l’est, en direction de la Norvège, puis des côtes suédoises et de la mer Baltique. Aymeric Gibet, capitaine à bord, raconte ce voyage exeptionnel marqué par des vents portants, des mouillages spectaculaires et des moments uniques dans les lumières du Nord.
"J’ai embarqué à la suite du commandant Mathieu Combot, qui avait participé aux Tall Ships Races avant de mettre le cap à l’Est depuis l’Écosse vers la Norvège. Il m'a raconté les moments d'un voyage exemplaire, principalement à la voile, profitant pleinement des vents portants et reléguant le moteur à un simple rôle de secours. L’arrivée sur les côtes norvégiennes, dans le fjord d’Hydra au sud, fut un moment fort : le Belem a pu évoluer sous voiles dans un décor majestueux, glissant sur près de dix milles nautiques au cœur de paysages à couper le souffle. Une véritable apothéose, conclue en beauté sous un soleil radieux à Kristiansand. Ce fut une navigation exceptionnelle, comme nous n’en avions pas connue depuis longtemps. À mon tour de reprendre la barre depuis Kristiansand, avec des vents cette fois moins favorables. Malgré cela, notre périple s’est enrichi d’une volonté commune d’explorer au plus près les côtes suédoises. Moins renommés que ceux de Norvège, les fjords suédois n’en sont pas moins enchanteurs. Leur lumière unique, presque cinématographique, nous a accompagnés tout au long de notre progression, notamment dans le bras de Saltk, jusqu’à notre mouillage à Grundsund. Ce petit village de chalets colorés, illuminés par les dernières lueurs du jour, a fait l’unanimité à bord. L’escale à Göteborg fut également mémorable. Le Belem y retrouva son "cousin" et ancêtre, le trois-mâts Götheborg, pour une rencontre symbolique entre traditions maritimes françaises et suédoises. Puis vint la descente en mer Baltique, un véritable slalom entre les eaux suédoises, danoises et allemandes. La tempête Floris, qui a traversé la région, n’a pas perturbé notre navigation : malgré les vents contraires, le Belem a poursuivi sa route avec élégance, terminant l’étape par un beau vent arrière. Sous petit foc seul, nous avons maintenu une allure plus qu’honorable de 4,5 nœuds — une allure taillée sur mesure pour le Belem, conçu à l’origine pour courir vent arrière. Notre escale à Rostock fut une première historique pour le navire, peu habitué des eaux allemandes. L’accueil y fut exceptionnel. Le Belem y a brillé comme le bateau star de cette édition de la Hanse Sail, porté par l’aura de la flamme olympique qu’il a transportée - rayonnant bien au-delà des frontières françaises. Nous avons ensuite rejoint les grands rassemblements internationaux de voiliers à Bremerhaven et Amsterdam, où le Belem a paradé fièrement parmi les plus beaux trois-mâts du monde. Ces événements ont offert une vitrine exceptionnelle de notre savoir-faire et de notre patrimoine maritime, salués par un public nombreux et enthousiaste. Le retour en France s’est illustré par une escale vibrante et chaleureuse à Calais, où le Belem a brillé sous les regards admiratifs d’un public passionné. Cette étape marquante a couronné un été intense, rythmé par l’enthousiasme des visiteurs, des escales mémorables et des découvertes riches en émotions pour tous nos stagiaires.