Dimanche 10 août, à 16h30, le Belem largue les amarres du port de Rostock pour la fin du festival Hanse Sail. Le vent souffle à 5 Beaufort, mais dans la mauvaise direction ; ce sont donc les moteurs qui nous pousseront jusqu’au canal de Kiel. Dans la nuit, nous sommes accompagnés par une lune très brillante, ainsi que, côte à côte, Vénus et Jupiter.
Lundi 11 août, à 8h45, nous embarquons le pilote et rentrons dans le sas d’entrée du canal de Kiel. À peine plus vieux que le Belem, inauguré en 1895 par le Kaiser Guillaume II et construit en huit ans par environ 9 000 hommes, il permet un raccourci de 250 milles nautiques pour rejoindre la mer du Nord depuis la mer Baltique. Les stagiaires en profitent pour s’initier aux ascensions en mâture, pour ceux et celles qui le désirent. Le transit dans le canal dure une dizaine d’heures et débouche, côté mer du Nord, sur l’embouchure du fleuve Elbe. Dans la nuit, enfin en route libre, nous établissons toutes les voiles d’étai et les voiles carrées.
Mardi 12 août, le vent souffle du sud-est puis de l’est, à 3 Beaufort le matin, forcissant dans l’après-midi. À la voile, le Belem fait le tour des îles Heligoland et Düne, connues en Allemagne pour leur histoire chargée, leurs falaises de grès et leurs nombreuses colonies d’oiseaux marins. Le matin, la brigantine et le flèche -voiles du mât arrière - sont établis ; l’annexe du Belem est mise à l’eau pour permettre aux stagiaires de prendre quelques photos de leur navire-école toutes voiles dehors. Dans l’après-midi, les stagiaires peuvent aussi grimper sur le mât de beaupré, tout à l’avant du navire.
Mercredi 13 août, toujours avec un vent d’est, le Belem rentre dans le long chenal de Bremerhaven, à l’embouchure de la Weser. Nous ne sommes pas seuls sur l’eau, car c’est le jour de la grande parade maritime, pour l’ouverture du festival Sail Bremerhaven. Nous nous faufilons entre le Capitán Miranda, voilier-école uruguayen, et le Pascual Flores, goélette à trois mâts venue d’Espagne. Tout près, au milieu d’une foule de petits et grands voiliers, nous apercevons aussi quelques compatriotes, comme Le Français, trois-mâts barque construit au Danemark en 1944, mais aussi le Phoenix, reconstitution d’un navire danois du XVIIIᵉ siècle, et le Milpat, ancien langoustinier du pays bigouden, aujourd’hui basé à Fécamp. Après une autre écluse et un pont levant à l’entrée du port de Bremerhaven, nous nous amarrons au cœur de la fête. Les stagiaires débarquent avec des souvenirs pleins les yeux, mais le Belem restera quelques jours en Allemagne, puis voguera vers Amsterdam, invité par Sail Amsterdam, l’un des plus grands événements maritimes du monde.
Votre commandant Aymeric Gibet