Mardi 23 septembre, le Belem est accosté au quai de France à Cherbourg. À côté de nous se dresse la célèbre gare transatlantique de Cherbourg, ayant notamment accueilli les passagers du célèbre Titanic mouillé en rade le 10 avril 1912. Une fois les derniers stagiaires embarqués, l’équipage se réunit sur les postes de manœuvres. À 10h15 toutes les aussières sont larguées et le Belem appareille de Cherbourg à destination de Brest. Nous sortons de la Grande Rade par la passe de l’Ouest à 10h44 et nous mettons cap à l’Ouest en longeant la côte Nord du Cotentin en direction du Raz Blanchard. Pendant ce temps nos stagiaires découvrent la ronde des cabillots (initiation aux ordres de manœuvre et fonctionnement de base du gréement). En milieu d’après-midi les premières manœuvres d’établissement des voiles se réalisent. Nous envoyons dans l’ordre deux étages de voiles d’étais, les huniers fixes et volants ainsi que la misaine. Les moteurs de propulsion sont stoppés et nous filons à 7,7 nœuds vers 16h. Le Raz Blanchard, un des passages au monde où le courant est le plus fort, est franchi durant l’après-midi. L’allure est réglée pour du largue tribord amure à 19h alors que le navire passe au sud de Sark sous un beau coucher de soleil. Pendant la soirée, le Belem file tranquillement au sud de Guernesey à une vitesse moyenne de 4 nœuds.
Mercredi 24 septembre, au début de la nuit, lors du célèbre quart du « zérack » (00h à 04h), le Belem vire lof pour lof pour une direction Sud-Est. Le champ éolien de Saint-Brieuc commence à être aperçu par les veilleurs qui assistent à un beau lever de soleil dans le golfe de Saint-Malo. La matinée commence avec le quotidien poste de propreté (brossage de pont, lustrage des cuivres, nettoyage des sabords ainsi que des locaux de vie). Des ascensions basses de la mâture sont proposées après 9h. À 11h00 nous sommes contraints de carguer et haler-bas toutes les voiles envoyées pour faire route sur Saint-Malo et procéder à une évacuation médicale. La vedette SNSM est à couple à 12h32 et l’évacuation a lieu. Nous pouvons ensuite reprendre notre route à destination de Brest. Les voiles sont de nouveau envoyées à partir de 16h, tout dessus brassé travers tribord amure. À 22h18 nous brassons pour du grand largue tribord amure puis à 23h30 les cacatois et perroquets sont cargués.
Jeudi 25 septembre, la nuit se passe tranquillement sous un beau ciel étoilé, le Belem file à une moyenne de 5 nœuds au large du Finistère. À 10h17, le Belem vire lof pour lof proche des coureurs au large de la Solitaire du Figaro. À 13h30, nous virons de nouveau lof pour lof afin de reprendre une route en direction de l’Ouest. En soirée nous brassons carré et une belle nuit de quart continue.
Vendredi 26 septembre, à 02h00 les basses voiles sont carguées alors que le Belem se dirige tranquillement vers le chenal d’entrée de l’Aber Wrac’h. À 06h35 tout est cargué et halé-bas. Nous nous présentons au chenal à 07h30, nous pouvons apercevoir sur notre bâbord le plus haut phare d’Europe et le plus haut phare en pierre de taille du monde. À 09h03, le Belem est amarré au ponton du port de plaisance de l’Aber Wrac’h pour la journée. Nous appareillons à 20h00 et naviguons lentement vers le passage du Fromveur et Ouessant durant la nuit.
Samedi 27 septembre, à 08h32 nous embouquons le passage du Fromveur par le Nord. Dix minutes plus tard nous passons le phare de Kéréon puis celui de La Jument. Nous nous dirigeons ensuite vers Brest. Une fois le goulet de Brest passé, le pilote embarque et nous accostons à 15h50 au quai du commandant Malbert, nom d’un capitaine de remorqueur brestois ayant sauvé 38 navires du naufrage entre 1924 et 1933.
Votre commandant Mathieu Combot