Histoire - 1951-1967 : navire-école italien, le Giorgio Cini

1951-1967 : navire-école italien, le Giorgio Cini

1951 :
Le Girogio Cini amarré à San Giorgio MaggioreVittorio Cini, puissant capitaine d’industrie italien rachète aux héritiers d’Arthur Ernest Guinness, son ancien propriétaire, l’élégant trois-mâts nommé Fantôme II.
Il destine le bateau à la Fondation Giorgio Cini qu’il vient de créer au début de cette même année 1951 en mémoire de son fils Giorgio, mort dans un accident d’avion en août 1949.

 

Un navire-école pour le Centro Marinaro.

La Fondation Giorgio Cini a pour vocation initiale la restauration de l’Ile San Giorgio Maggiore (et de son ancien couvent bénédictin) dégradée par 150 ans d’occupation militaire et sa transformation en centre culturel de renommée internationale.
Mais sur l’île, Vittorio Cini installe également des centres d’enseignement professionnel, notamment le Centro Marinaro, destiné à former aux métiers de la marine marchande (mécanique, opérateur radio…). Il achète le trois-mâts pour offrir aux élèves du Centro Marinaro et de l'Istituto Scilla un navire-école dédié à leur apprentissage. Il le rebaptise alors Giorgio Cini, du nom de la Fondation éponyme.

 

Un intérieur réadapté
La salle commune du Girogio Cini se transformant en dortoir la nuitDès son arrivée à Venise en 1951, le Giorgio Cini est réaménagé en "navire-école" opérationnel. Pour pouvoir accueillir à bord un grand nombre d’élèves, les espaces intérieurs sont réorganisés. Les compartiments luxueux de l’entrepont (grand salon et cabines privées) sont supprimés. On y installe une grande salle commune, modulable, servant tout à la fois de dortoir, de cantine et de salle d’étude. Autour du grand escalier, les cabines sont réaménagées pour ajouter davantages de couchages. À la proue, les espaces centraux et tribord logent désormais lavabos et toilettes.
Sous la dunette, seuls les logements des officiers, du médecin et de l’aumônier conservent les caractéristiques de la période anglaise.

250 élèves pour 6 000 miles nautiques
Jeune marinaretto devant le Giorgio CiniLe Giorgio Cini effectue chaque été trois croisières d’instruction d’un mois. Au cours de chacune, il accueille entre 60 et 80 élèves, choisis parmi les 18 instituts professionnels navals d’Italie et les plus méritants de l'école de la Fondation Giorgio Cini, notamment les orphelins de l'Istituto Scilla. C’est ainsi que le trois-mâts embarque chaque été plus de 250 élèves sur 5 000 ou 6 000 miles nautiques.

 

Une vie à bord très orchestrée
À bord, la vie est rigoureusement organisée et suit un rythme immuable. La matinée est consacrée à l’instruction pratique et théorique selon les spécialités de chacun (commandement, mécanicien, opérateur radio, électricien, etc.). Lorsque le trois-mâts est en mer, l'après-midi est un temps plus calme consacré au repos. Après le dîner, les élèves sont réunis sur la dunette pour réciter à l’unisson la prière du marin.

Des départs et arrivées solennels
Girogio Cini devant la place Saint-Marc avec son grand pavoisLe Giorgio Cini n’est pas qu’un simple navire-école. Aux yeux des Vénitiens, il est également l’incarnation de la renaissance de la tradition navale de leur cité et de sa puissance.

Il possède donc une aura toute particulière pour les habitants de la Sérénissime et pour leurs représentants officiels qui célèbrent en grand apparat ses départs et arrivées dans la lagune. L’importance
symbolique que revêtent ses accostages et appareillages est également attestée par la présence de hautes autorités de l’Etat, comme ce fut en 1958 avec le président de la République italienne.

 

Vittorio Cini (1885-1977 ) mécène du Belem de 1951 à 1967
Grand financier vénitien, il lance dans les années 1920 différents projets d'investissement grâce auxquels il bâtit un empire industriel très puissant, largement concentré autour du secteur de la construction navale. Avec le "Groupe de Venise", il met, dans les années 1930, son influence et sa puissance industrielle au profit de la modernisation de la Cité des Doges, laquelle souhaite redonner une nouvelle vitalité. Après-guerre et à la suite de la mort de son fils Giorgio, il consacre sa vie à des œuvres philanthropiques. Il crée ainsi la Fondation Giorgio Cini, centre d'art et de culture de renommée internationale sur l'île San Giorgio Maggiore.

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