Les lieutenants sont les officiers les moins connus du Belem : et pour cause, la fonction de lieutenant est par définition fugitive puisqu'intégrée dans un cursus de formation au commandement des navires de la marine marchande. Raison de plus pour mieux faire connaissance avec l'un d'entre eux, Nicolas Bricout, embarqué cet été sur le Belem.
Sur le point d'entrer en cinquième année de l'Ecole Nationale de la Marine Marchande de Marseille, Nicolas Bricout, 27 ans, occupe actuellement et depuis le mois de mai dernier le poste de premier lieutenant à bord du Belem. L'ENMM de Marseille permet à ses élèves d'obtenir le Brevet de commandement pour des navires de puissance et tonnage illimités, à travers une formation entièrement polyvalente : il s'agit pour ces futurs officiers d'être opérationnels tant sur le pont qu'en machine.
C'est pourquoi la Compagnie Maritime Nantaise, à qui la Fondation Belem a confié la gestion de l'équipage du navire, avait proposé à Nicolas Bricout pour compléter son expérience avant d'obtenir son Brevet, d'embarquer sur le Belem en tant que « lieutenant navigation » : responsable de la mise à jour de toute la documentation nautique (cartes, instructions nautiques, livre des feux...) et de la bonne tenue de la timonerie, il assume également la fonction de chef de quart chaque jour de 8h à 12h et de 20h à 24h. Il prend alors la responsabilité de la bonne marche du navire en navigation : suivre la route choisie par le Commandant, donner les ordres pour la manœuvre...
« Une passion pour la mer, ça ne s'explique pas vraiment.... »
Amoureux de la mer et des bateaux depuis l'âge de 7 ans et de ses premières classe vertes, il a choisi d'en faire son métier, et un embarquement à bord du Belem est un poste qui fait envie, au sein de son école. Aussi n'a-t-il pas longtemps hésité lorsque cela lui a été proposé. Le Belem est en effet le seul « monument historique à phare carré » inscrit à la Marine marchande, et offre donc l'opportunité unique de pratiquer professionnellement la voile avant d'embarquer définitivement sur les cargos ou transports de passagers.
Depuis le début de son embarquement, le lieutenant Bricout, « Nico » comme on le surnomme familièrement à bord, n'a cessé d'être étonné de l'accueil exceptionnel réservé au Belem par le public : « Le Belem a cela de particulier qu'il est le seul monument historique à venir au devant des gens, et non l'inverse. L'équipage « livre » le Belem à la population à chacune de ses escales, ce qui resserre les liens affectifs qui les lient au trois-mâts. » Lui-même se sent alors réellement fier, et aussi un peu privilégié, de pouvoir offrir ce cadeau à la foule toujours nombreuse qui se masse à l'entrée des ports à chaque arrivée et appareillage du Belem.
Depuis le début de son embarquement, le lieutenant Bricout, « Nico » comme on le surnomme familièrement à bord, n'a cessé d'être étonné de l'accueil exceptionnel réservé au Belem par le public : « Le Belem a cela de particulier qu'il est le seul monument historique à venir au devant des gens, et non l'inverse. L'équipage « livre » le Belem à la population à chacune de ses escales, ce qui resserre les liens affectifs qui les lient au trois-mâts. » Lui-même se sent alors réellement fier, et aussi un peu privilégié, de pouvoir offrir ce cadeau à la foule toujours nombreuse qui se masse à l'entrée des ports à chaque arrivée et appareillage du Belem.
A bord, c'est la solidarité entre les stagiaires qui a le plus marqué Nicolas : « Ce choc des générations, dont on nous parle si souvent, disparaît totalement à bord : les jeunes et les moins jeunes, réunis dans l'espace convivial du Belem, tissent des liens qui vont au-delà de l'esprit d'équipe, et ressemblent bien souvent beaucoup plus à des liens familiaux forts. » Facteur commun à toutes les motivations, le Belem fédère dans un même esprit, une même passion, 48 personnes qui n'auraient jamais été amenées à ce rencontrer, autrement.
Au cours de sa future carrière, Nicolas Bricout sera, comme tout officier, conduit à assumer des responsabilités d'encadrement. Pour s'y preparer il n'a pas hésité, hors quart, à participer aux manœuvres et monter parfois dans la mâture aux cotés des gabiers du Belem, et découvrir ainsi ce qu'il appelle « les impératifs du pont ».
Mais de mâture il ne sera sans doute plus question à l'avenir : parce que Nicolas compte se consacrer à la fonction de chef mécanicien - poste le plus important après le Commandant à bord d'un navire. Il y a donc peu de chances qu'il rembarque un jour à bord du Belem. Mais cette expérience, qui doit se prolonger jusqu'à la fin de l'été, lui laissera un souvenir qu'il dit impérissable, nostalgie d'une époque révolue qui a fait rêver plus d'un jeune apprenti marin, où la marine marchande évoluait à la voile, au rythme des vents, avec pour seul impératif d'arriver à bon port avec sa cargaison....