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Joël Guéna : commander le Belem, un rêve devenu réalité

mardi, 27 mars 2007 02:00
Pas prévu au programme...
A dire vrai, passer du poste de commandement d'un vaste bâtiment Transmanche portant quelque 1200 passagers à celui d'un voilier trois-mâts, fleuron plus que centenaire du patrimoine maritime français, ne figurait pas du tout au programme lorsque Joël Guéna a pris sa retraite. Au terme de sa carrière dans la Marine marchande, cet enfant du Pays d'Iroise, habitant Saint Malo depuis ses plus jeunes années, était bien décidé à mener une existence paisible entre sa famille, sa cité malouine et son bateau, le Fleur de Mai – une gabare de Lampaul qu'il a restaurée et rendue à la navigation, apportant ainsi sa propre contribution à la préservation du patrimoine maritime.
 
Un rêve d'adolescent
Et puis voilà qu'un jour, un ami lui apprend que la Fondation Belem cherche un successeur au Commandant Boin et lui suggère de poser sa candidature. Joël Guéna commence par refuser. « Et puis, raconte-t-il, au cours des insomnies qui sont le lot des marins après des années de nuits écourtées, j'ai fait un travail d'introspection, me rappelant que ma carrière en mer était née de la lecture, en classe de 1ère, du livre de Jean Randier Hommes et navires au Cap Horn ». Or, Jean Randier fut un des principaux artisans de la restauration du Belem après son rachat par les Caisses d'Epargne et ensuite son premier Commandant... « Je me suis dit qu'il serait stupide de renoncer à mon rêve d'adolescent. Profitant de ce que le Belem faisait escale à Saint Malo pour le salon Etonnants Voyageurs, je m'y suis présenté et ai rencontré Paul le Bihan, président de la Fondation ». Un embarquement de 15 jours à bord du Belem en septembre 2007 devait le confirmer dans sa résolution.
La première mission de Joël Guéna suivant sa nomination officielle ne l'a cependant pas conduit au-delà de Saint Nazaire puisqu'il s'agissait de diriger, à partir de la mi-novembre, une phase des gros travaux d'entretien et remise à neuf du Belem en cale sèche puis, en mars, les travaux de finition.
 
Le Belem, un précurseur écologique
Son véritable embarquement a été, le 22 mars, au départ du premier stage de l'année 2008, Saint Nazaire-Lorient. Alors, ce premier stage ? « Je me sentais aussi novice que les stagiaires dans la découverte d'un  trois mâts barque. Mais, d'un point de vue marin, ce fut très satisfaisant : nous avons fait beaucoup de voile, sous des vents qui ont atteint des forces 7 à 8, avec des rafales et même de la grêle, dans des éclairages somptueux. Les stagiaires ont été quelque peu secoués au début mais ont participé avec enthousiasme. Quant au Belem, il a montré toutes ses qualités nautiques. Nous avons navigué serré, longeant les côtes bretonnes mais cela ne nous a pas empêché d'arriver sous voile jusqu'aux Iles de Glénan avant de mouiller le 23 au soir devant Port Mannec'h ».
Que lui inspirent ces premiers contacts avec le Belem ? «  Ce navire est beaucoup plus qu'un symbole : c'est un fabuleux outil de pédagogie et d'apprentissage, presque exemplaire en termes de travail d'équipe. Il est non seulement beau mais écologique, un précurseur dans l'utilisation du vent comme source d'énergie – un concept récupéré aujourd'hui dans le design de navires ultra -modernes ».

 
 

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