Jeudi 29 mai, 8h, les 44 stagiaires embarquent sur Belem au port de La Pallice. Après une rapide présentation de l’équipage, les amarres sont larguées, à 10 h 45, nous sortons de l’écluse sous un léger crachin. Nous mettons le cap sur le légendaire Fort Boyard, le vent est nul et la mer d’huile. La « ronde des cabillots », est lancée, les matelots gabiers, force vive du Belem, apprennent aux stagiaires, les gestes, les manœuvres et le vocabulaire utilisés à bord. En tout début d’après-midi, le soleil fait son apparition, le Belem navigue au pied du fort, l’ensemble des voiles est établis et le Manta, l’annexe du Belem est mise à l’eau, ce qui permet aux stagiaires d’immortaliser le navire toutes voiles dehors, vu de l’extérieur. 16 h, un exercice abandon réglementaire est effectué, chaque stagiaire enfile une brassière, et repère son radeau de survie. Le vent ne permettant pas de sortir du Pertuit d’Antioche sous voiles, les deux phares carrés sont cargués et les moteurs démarrés, le Belem fait route vers le large. 19h, premier service de repas suivi du deuxième à 20h pétante. Les quarts de nuit commencent, un chef de quart, 3 matelots et 16 stagiaires sont repartis sur les 3 quarts (20h-00H, 00h-04h et 04h-08h). 21h, une légère brise se lève du nord-est, les basses voiles, fixes et volants sont établis et les moteurs stoppés. 01h30 du matin, les perroquets sont établis et les cacatois à O5h. Le Belem navigue sous voiles toute la nuit cap au nord-ouest avec un vent de secteur nord-est pour 3 Beaufort.

 

Vendredi 30 mai, dès 06h15, le soleil pointe le bout de son nez et annonce une belle journée. Après le poste de propreté et briefing du commandant quotidiens, les matelots gabiers instructeurs, proposent aux stagiaires de monter dans la mâture, vergue basse dans un premier temps, puis la vergue du grand cacatois, soit à plus de 30 mètres de hauteur, certains auront la chance d’y apercevoir des dauphins. 16h, nous organisons un exercice d'incendie, feu de friteuse en cuisine, les stagiaires sont réunis sur le spare deck, les manches incendies sont gréée et mise sous pression, bien que nous soyons entourés d’eau, le plus gros danger en mer est le feu, l’équipage doit être entraîné et le matériel vérifié régulièrement. En fin de journée, le ciel se voile, quelques petits grains passent, ce qui laisse apparaître un bel arc en ciel, le vent est toujours très faible et la mer calme. Après les deux services de repas, un virement lof pour lof est réalisé, malgré le peu de vent, nous passons bâbord amure en 30 minutes. Cette nuit-là, le Belem navigue vers le nord à faible vitesse, le vent est quasiment nul, la lune se couche à 02h du matin, laissant les marins de quart dans le noir, on aperçoit de temps en temps des éclairs au loin.

 

Samedi 31 mai, la météo est bonne malgré le manque de vent, avec ses 750 tonnes de déplacement, le Belem avance à peine à 2 nœuds le long des côtes vendéennes. Au briefing du matin, les stagiaires sont informés que nous serons au mouillage à l’ile d’Yeu vers 18h. En attendant, les stagiaires se hissent un à un au bout du beaupré, pas de vague d’étrave, mais les sensations sont là. À partir de 14h, les deux phares carrés sont cargués, basses voiles, fixes, volants, perroquets puis cacatois. Les deux moteurs John Deere sont démarrés, puis les voiles d’étais sont aussi halés bas. Le Belem fait route vers l’ile d’Yeu. 18h, après avoir posé l’ancre devant Port Joinville, nous profitons de ce temps calme pour boire le traditionnel punch de l’amitié sur le spare deck. Les services de dîner s’enchaînent et certains courageux, vont à terre, courageux car l’embarquement dans l’annexe du Belem est mouvementé à cause des vagues. À terre, 2 salles 2 ambiances, la finale de la ligue des champions d’un côté, le bal de la SNSM de l’ile d’Yeu de l’autre. La nuit sera courte, car le passage de l’écluse de Saint-Nazaire a dû être avancé, l’appareillage est prévu à 04h du matin.

 

Dimanche 1er juin, 04h, quelques vaillants stagiaires sont sur le pont pour assister à la manœuvre et profiter du lever du soleil. En quelques minutes, les moteurs sont lancés, l’ancre est à poste, et le cap est mis sur Saint-Nazaire. La construction d’un nouveau champ éolien offshore, zone interdite à la navigation, oblige à raser la côte de l’ile de Noirmoutier. 07h30, le Belem entre dans le long chenal de Saint-Nazaire, et entre dans l’écluse à 10h30. 12h, le Belem est amarré quai du commerce. Un dernier grand buffet est organisé sur le spare deck, puis une conférence sur l’Histoire des grands voiliers dont fait partie le Belem est réalisé dans le grand roof. Les stagiaires débarquent à 16h avec des souvenirs plein la tête. 

 

Votre commandant Aymeric Gibet