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Carnet de bord J3 - TSR 25 - Dunkerque/Aberdeen

mercredi, 16 juillet 2025 11:01

La seconde nuit à bord du Belem a confirmé le tempo engagé dès le départ de la course : celui d’un trois-mâts lancé à pleine vitesse, toutes voiles dehors. Porté par un vent constant, le navire a flirté avec les 12,5 nœuds la veille, une performance saluée par le capitaine et son second. On ne l’avait pas vu filer ainsi depuis quelques années. Le Belem semble revivre, vibrant à l’unisson avec ses jeunes matelots, comme si son âme centenaire s’éveillait au contact de cette jeunesse animée par la passion et l’effort.

Mais cette nuit fut loin d’être de tout repos. La houle s’est intensifiée, les manœuvres se sont enchaînées. Les quarts furent exigeants, et les nerfs mis à rude épreuve. La fatigue commence à s’installer. La solidarité veille, les marins professionnels ne manquent ni de patience ni d'encouragements. L’apprentissage se fait à chaque instant, c’est le métier qui rentre !

Au lever du jour, les jeunes du quart 4h-8h immortalisent un splendide lever de soleil. Après un petit-déjeuner en douceur, le capitaine réunit l’équipage pour le point course. Un tiers du chemin est désormais parcouru. Le Belem a cédé quelques places au classement, mais l’essentiel reste clair : franchir la ligne d’arrivée avant vendredi soir 23h59. Il en profite pour saluer l’engagement sans faille des jeunes, dont l’énergie et la rigueur ont permis d’optimiser les performances du navire.

Avant de passer aux traditionnels postes de propreté, un moment particulier vient réchauffer l’ambiance. Aujourd’hui, Bastien fête ses 20 ans à bord. Le capitaine annonce également les anniversaires de trois autres jeunes durant cette aventure, et leur offre à chacun un bonnet de marin : un précieux allié pour les quarts nocturnes en mer du Nord. À midi, nouvelle surprise : un gâteau d’anniversaire en forme de poisson, porté par le capitaine lui-même, qui descend l’escalier du grand roof en souriant. Les lumières s’éteignent, plus de trente voix chantonnent en chœur. Bastien souffle ses vingt bougies, ému, sur un bateau qui en a presque 130. Une scène inoubliable, gravée à jamais dans son esprit.

L’après-midi est placé sous le signe des manœuvres. Les conditions sont idéales, leBelem est au portant, et avance fièrement à une moyenne de 6 nœuds sur le fond. Le cap devra bientôt être modifié vers l’ouest : le vent doit tourner au nord-ouest dans la nuit. La stratégie mise en place par l’équipage, la veille, est déja payante. Mais pas de relâche : une nouvelle nuit exigeante s’annonce. Il faudra maintenir le rythme avant le changement de vent, pour viser une remontée vers le nord.

En parallèle, un moment fort s’offre à plusieurs jeunes : l’ascension du mât de beaupré, ce « quatrième » mât à la proue du Belem. Encadrés par un matelot gabier, harnachés et concentrés, ils s’avancent, trois par trois, sur le filet suspendu au-dessus de la mer. Là, les sens s’éveillent : le souffle du vent, le ressac des vagues, les embruns salés sur les visages. Le Belem se dévoile sous un autre angle. L’océan s’étend à perte de vue. Une sensation de liberté absolue, brute et inoubliable.

Ce soir, la course continue. Le vent souffle toujours, les voiles claquent. Sur le Belem, l’aventure est bien en marche.

 

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