La journée du 17 juillet commence en douceur, dans la continuité de la veille. Le calme règne toujours sur la mer du Nord. La nuit est claire, presque lumineuse, grâce à la lune qui baigne le pont d’une lumière constante. Une nuit un peu particulière : ni tout à fait noire, ni complètement éclairée.
Quelques manœuvres sont venues rythmer les heures calmes. Malgré la fatigue qui s’installe, les jeunes restent investis. Chacun connaît sa place. On se passe les bouts, on hisse les voiles ensemble. Grâce à cette énergie collective, le Belem parvient à avancer à 2 nœuds pendant un moment : une petite victoire après plusieurs heures à l’arrêt. En parallèle, on discute, on partage un café, on grignote ou on se repose dans le grand roof. Côté météo, rien à signaler : mer d’huile, ciel dégagé. À la barre, l’équipage en profite pour montrer les constellations, nommer les étoiles.
Le réveil est plus actif. Dès les premières heures, tous les jeunes sont appelés sur le pont. Il faut « brasser carré » c’est-à-dire réaligner les voiles pour capter le vent arrière du sud et reprendre la route vers le nord. L’objectif reste le même : franchir la ligne d’arrivée avant vendredi soir. Le capitaine annonce qu’il reste environ 150 milles à parcourir. Trois bateaux ont déjà abandonné, mais le Belem peut toujours y arriver. Les prochaines heures seront décisives.
Côté météo, c’est grand ciel bleu, soleil franc, pas un nuage à l’horizon. Le vent reste discret, mais devrait se lever dans la journée. Parfait pour lancer le ZPT — le Zodiac Photo Tour. Par groupes de neuf, les jeunes embarquent à bord du zodiac pour admirer le Belem depuis la mer. Pour la première fois, ils découvrent le trois-mâts toutes voiles dehors, vu de l’extérieur.
Nathan (Caisse d’Epargne Bretagne Pays de la Loire) résume ce que beaucoup ressentent : « C’est super beau de le voir de si près en mer. J’aimerais que toute ma vie ressemble à ce moment : simple, émotionnel, et libre. »
L’après-midi se déroule paisiblement. Quelques appels pour prêter main-forte sur le pont, des manœuvres ponctuelles, mais aussi du temps libre. Certains dorment au soleil, d’autres jouent aux dames, discutent ou contemplent l’horizon. Le calme est interrompu par une apparition inattendue : un groupe de dauphins à bec blanc suit le Belem pendant plusieurs minutes. Ils surgissent par vagues, glissant juste sous la surface, leurs flancs blancs parfaitement visibles dans l’eau claire. Certains jeunes n’en reviennent pas. Quelques larmes coulent devant ce spectacle émouvant.
À mi-parcours, la nostalgie commence doucement à s’installer. On réalise qu’on vit quelque chose de rare. Les liens se renforcent, les conversations vont plus loin, les souvenirs s’accumulent. Alors on en profite. Ici, le programme tient en quelques mots : manœuvrer, manger, partager, échanger… et surtout, savourer.