Ce mardi 2 septembre à 08h45, le Belem largue les amarres du port de Calais. Le cap est rapidement mis à l’ouest afin de longer les côtes françaises. Un avis de grand frais est prévu à partir du lendemain matin ; l’objectif est donc d’aller se mettre à l’abri entre Le Havre et Saint-Vaast-la-Hougue dès que possible. Pendant qu’une moitié des stagiaires déjeunent dans la batterie, l’autre participe à la « ronde des cabillots ». Les matelots instructeurs exposent les termes et les gestes corrects à effectuer lors des manœuvres sur le pont. En début d’après-midi, deux étages de voiles d’étai sont hissés, et le Belem, assisté par ses moteurs, parvient à remonter presque directement contre le vent, franchissant le cap Gris-Nez en soirée. Le vent fraîchit et vire dans le mauvais sens, les voiles sont halées-bas et les quarts de nuit se font au moteur, route sur Ouistreham pour se mettre à l’abri.
Mercredi 3 septembre, le vent souffle fort du S-W et la mer est agitée. Un petit poste de propreté est organisé de 08h à 09h pour les plus vaillants. Le Belem pose l’ancre devant Ouistreham à 12h15 après avoir passé quelques grains à plus de 50 nœuds de vent. Un petit moment de repos est pris en début d’après-midi, nous ne repartirons du mouillage que demain matin, lorsque les conditions seront plus praticables. Cet après-midi, le commandant réalise une conférence sur les grands voiliers dont le Belem fait partie. Après le repas, une petite soirée film est organisée dans le grand roof. Cette nuit, le vent souffle fort, mais le navire ne bouge pas grâce à ses trois maillons de chaîne.
Jeudi 4 septembre. Ce matin, le vent est légèrement plus calme. À 09h30, après le briefing, l’ancre est à poste, cap à l’ouest. Nous longeons la côte avant de nous diriger vers les côtes anglaises. Deux étages de voiles d’étai sont établis. Quelques grains sont encore présents, mais la tendance est à la baisse. En début d’après-midi, le Belem fait enfin route vers le nord. Le vent souffle de l’ouest, force 5 Beaufort. Les basses voiles, les huniers fixes et volants sont établis et les moteurs stoppés : nous naviguons enfin vers les côtes anglaises. Après les repas, les quarts de nuit reprennent, 20h – 00h, 00h – 04h puis 04h – 08h. C’est l’occasion pour les stagiaires de découvrir les rôles clés de la navigation sur un vieux gréement : la navigation sur carte papier, la veille visuelle, et tenir un cap à la barre, entre autres. Le Belem se faufile toute la nuit entre les navires de commerce qui suivent les rails de navigation de la Manche.
Vendredi 5 septembre, 08h. Nous arrivons aux abords des côtes anglaises, à 30 milles nautiques à l’ouest de l’île de Wight. Nous effectuons un virement de bord lof pour lof, puis carguons toutes les voiles afin de faire route au moteur vers Cowes. L’ancre touche le fond de la rade de Cowes à 14h. L’annexe du Belem est mise à l’eau et permet aux stagiaires d’aller visiter la ville et de marcher sur un sol immobile. La nuit est calme.
Samedi 6 septembre, 09h. Pendant que les stagiaires sont en briefing, le bosco commence à virer l’ancre, la météo est bonne. Nous quittons Cowes en direction de l’ouest afin de faire le tour de l’île de Wight. Les fameuses Needles sont par le travers à midi et laissent apparaître les falaises de la côte sud de l’île de Wight. L’après-midi, les stagiaires sont invités à monter dans la mâture, tels des gabiers qui vont serrer les voiles. L’arrivée à Portsmouth est retardée faute de pilote de port. Le Belem est posé à quai à 22h30.
Votre commandant Aymeric Gibet